NIRD

La Méthode NIRD

Adopter la méthode NIRD, c’est refuser la passivité : chacun devient acteur à son échelle, s’implique concrètement et contribue à faire évoluer sa démarche de façon durable et maîtrisée.

1. Comprendre l’existant

Avant toute évolution, il est indispensable de commencer par une analyse exhaustive de l’existant. Cela implique de recenser chaque technologie et outils (Microsoft, Windows, matériels) déployés dans l’établissement, sans exception, afin d’obtenir une base solide pour toute décision future. Cette étape demande d’identifier précisément les plateformes pédagogiques utilisées par les enseignants et les élèves, les solutions administratives qui structurent la gestion interne, les outils de communication adoptés par les équipes, ainsi que l’ensemble du matériel informatique disponible, du poste de travail aux équipements mobiles. Elle concerne également l’infrastructure réseau, incluant la connectivité, les serveurs éventuels, les points d’accès et la capacité à supporter les usages quotidiens. L’objectif est de révéler le fonctionnement réel du système numérique et d’éviter les approximations. En dressant ce panorama complet, l’établissement obtient une vision claire de ce qui est réellement utilisé, de ce qui est inutile, de ce qui manque et de ce qui doit être amélioré. Cette compréhension constitue le point de départ indispensable pour orienter les choix futurs, éviter les doublons et garantir une évolution cohérente et maîtrisée.

Voir l'image : Analyse de l'existant Image représentant l'analyse de l'existant

2. Identifier les usages réels

L’enjeu est de comprendre comment les outils sont réellement utilisés, au-delà de leur simple présence dans l’établissement. Cela nécessite d’observer de manière précise la fréquence d’usage : quels outils sont mobilisés quotidiennement, lesquels ne le sont qu’occasionnellement, et lesquels sont presque totalement délaissés. Cette analyse doit également prendre en compte les profils concernés : enseignants, élèves, personnels administratifs, direction, chacun ayant des pratiques et des besoins spécifiques. Il est tout aussi important d’évaluer le niveau d’appropriation. Certains outils peuvent être largement adoptés parce qu’ils sont intuitifs et utiles, tandis que d’autres peinent à être intégrés dans les routines de travail en raison de leur complexité ou d’un manque de formation. Identifier ces écarts permet de repérer les freins concrets et les difficultés rencontrées par les utilisateurs. Cette compréhension fine révèle quelles technologies sont devenues essentielles au fonctionnement de l’établissement et lesquelles ne répondent plus aux besoins, soit parce qu’elles sont insuffisantes, soit parce qu’elles sont ignorées. Ce tri naturel, fondé sur l’usage réel, est indispensable pour orienter les choix futurs et éviter de maintenir des outils qui génèrent de la confusion, des coûts inutiles ou de la perte de temps.

Voir l'image : Analyse des usages Image représentant l'analyse des usages

3. Mesurer la performance et les contraintes

Chaque outil doit être examiné avec rigueur, en particulier au regard de l’indépendance qu’il offre à l’établissement. Le choix de solutions ouvertes, comme les systèmes basés sur Linux, permet de limiter la dépendance à un fournisseur unique, de garder la maîtrise des données et de réduire les risques liés aux changements de stratégie commerciale ou de licences. La fiabilité reste un critère central : un outil instable, qui tombe en panne ou nécessite des interventions constantes, devient un frein pour les équipes, quel que soit son modèle. Les solutions open source offrent généralement une meilleure transparence technique et une grande capacité d’adaptation. Leur compatibilité avec d’autres outils, leur intégration dans l’infrastructure existante et la possibilité de les faire évoluer sans être bloqué par un éditeur sont des points clés. Cela évite les verrouillages, les formats propriétaires et les migrations forcées. Il est aussi essentiel d’évaluer la facilité de prise en main et l’écosystème qui entoure ces outils : documentation, communauté, assistance possible, ressources de formation. Un environnement comme Linux peut être très robuste et personnalisable, mais il doit rester utilisable par les équipes au quotidien. Enfin, l’analyse doit mettre en lumière les incidents récurrents, les limites techniques et les points de friction, tout en prenant en compte la capacité des outils open source à être corrigés, améliorés ou adaptés localement. L’objectif est de construire un environnement de travail fluide, stable et durable, qui renforce l’autonomie numérique de l’établissement plutôt que de l’enfermer dans des dépendances subies.

Voir l'image : Mesure de performance Image représentant la mesure de performance

4. Évaluer les coûts et la pertinence

L’analyse doit intégrer l’ensemble des coûts liés aux technologies, qu’ils soient visibles ou moins évidents. Les coûts directs regroupent les licences logicielles, les abonnements annuels, le renouvellement du matériel et les prestations de maintenance. Ces éléments représentent une charge financière mesurable, qu’il faut confronter à l’utilisation réelle et à la valeur apportée par chaque outil. Les coûts indirects sont tout aussi importants à prendre en compte. Ils incluent le temps passé par les équipes pour gérer ou contourner les limites d’un outil, les heures perdues lors des incidents techniques, ou encore l’énergie investie dans la formation des utilisateurs. Un outil qui apparaît financièrement abordable peut, dans les faits, représenter un coût élevé s’il exige beaucoup d’accompagnement ou s’il ralentit les workflows. L’analyse doit également vérifier la pertinence de chaque technologie par rapport aux besoins concrets de l’établissement. Un outil peut être solide et bien conçu, mais inadapté aux pratiques pédagogiques ou administratives locales. À l’inverse, certaines solutions sous-utilisées peuvent être mieux exploitées pour répondre plus efficacement aux attentes. L’objectif est d’assurer un alignement clair entre les besoins réels et les outils déployés, afin d’éviter les dépenses inutiles et de garantir une cohérence fonctionnelle dans l’ensemble du système.

Voir l'image : Analyse de la pertinence Image représentant l'analyse de la pertinence

5. Obtenir une cartographie exploitable

Cette synthèse finale rassemble l’ensemble des observations réalisées et offre une vision globale du fonctionnement numérique de l’établissement. Elle met en évidence les forces sur lesquelles s’appuyer, comme les outils bien maîtrisés, fiables et pleinement intégrés dans les pratiques. Elle révèle aussi les faiblesses qui freinent le quotidien : technologies vieillissantes, manque d’ergonomie, problèmes de compatibilité, usages insuffisants ou absence de formation. La cartographie ainsi obtenue permet d’identifier clairement les redondances, c’est-à-dire les outils qui remplissent les mêmes fonctions et créent de la confusion ou des dépenses inutiles. Elle met également en lumière les manques, ces besoins essentiels non couverts qui nécessitent l’introduction de nouvelles solutions. En consolidant toutes ces informations, la synthèse devient un support décisionnel fiable. Elle sert de base pour comparer objectivement des alternatives, planifier les évolutions à venir et engager une démarche d’amélioration cohérente et maîtrisée. Grâce à elle, chaque choix technologique peut être justifié, priorisé et aligné avec les objectifs pédagogiques et administratifs de l’établissement.

Voir l'image : Cartographie exploitable Image représentant l'analyse des coûts et besoins